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L'envol d'un Père

L'envol d'un Père

Blog d'une jeune aidante dont le père est atteint d'une maladie apparentée à Alzheimer, la Dégénérescence Fronto-temporale. Retrouvez-ici le quotidien de la maladie qui est aussi la suite du livre " L'envol d'un Père "


S'en aller...

Publié par Lou sur 1 Avril 2018, 18:12pm

Il y a quelques jours, nous avons retrouvé mon père avec ses deux peluches sous les bras ainsi que ses trousses de coloriage vers le hall d'accueil. Il voulait partir avec nous.

Dans sa chambre, les coloriages qui ornaient le mur avait étés, pour la plupart retirés. Ses affaires sorties, il remplissait le sac censé être pour le linge sale, par ses effets personnels.
Il était impossible pour nous de ranger quoi que ce soit en sa présence sous peine de représailles "ça va pas non ! C'est à nous !" , alors je l'ai emmené avec moi, vers les autres résidents, dans le hall. Nous nous sommes installés sur les fauteuils pendant que ma mère rangeait les affaires.
" Et si on se déplaçait ?" me disait-il, "Oui mais pour aller où ? Tu n'es pas bien ici ?" "Ailleurs.." . Une question répétée maintes et maintes fois, avec un ton qui devenait presque agressif au fur et à mesure que le temps passait.. " Tu ne peux pas sortir, il fait trop froid dehors, et puis, je ne vais pas t'emmener avec moi au travail, qu'est ce que tu ferai ? ", il me répondait alors un simple "Oui".

Et cet état d'esprit à perduré les jours suivants, un coup ça allait, un coup il déambulait avec ses affaires, où bien il refusait de manger alors le plateau était porté en chambre.

Lorsque j'y suis retournée il y a peu, il était couché, avec des photos dans les mains, ces photos qui étaient fixées sur une belle ardoise avaient été arrachées, il fallait les remmener, et si j'avais le malheur de les replacer sur cette ardoise, le ton montait, et n'était pas si doux. Ca faisait un sacré moment qu'il ne m'avait pas parlé ainsi... Mais attention, je ne lui en veux absolument pas ! Car c'est la maladie la seule et unique cause. 
La télévision était débranchée, tout comme son radio-réveil ou encore le téléphone, les dessins étaient empilés avec ses trousses prêts à être emportés. Je suis ressortie cette fois-ci la gorge serrée, les yeux humides, le vase d'acceptation avait débordé...

Une période compliquée à gérer.. compliquée à accepter, car elle rappelle que la maladie progresse, et qui rappelle parfois un ancien sentiment de culpabilité.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, les nuages laisseront bientôt la place au soleil, c'est sur ! 

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