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L'envol d'un Père

L'envol d'un Père

Blog d'une jeune aidante dont le père est atteint d'une maladie apparentée à Alzheimer, la Dégénérescence Fronto-temporale. Retrouvez-ici le quotidien de la maladie qui est aussi la suite du livre " L'envol d'un Père "


Complicité

Publié par Lou sur 13 Octobre 2016, 17:01pm

Catégories : #Bonheur

Dans ce genre de maladie, les moments de complicité que l'on pouvait avoir auparavant avec notre proche ne cesse de changer au fur et à mesure du temps. Du moins, c'est ce que je constate pour mon père. Des instants se perdent, mais on en créé d'autres et il faut en créer ! C'est à nous et nous seuls de nous adapter pour retrouver ces petits instants de bonheur.

Lors de notre  dernière visite, je l'ai ressenti ce moment magique de complicité, et ça fait un bien fou !

Mon père décore toujours sa chambre de multiples dessins qu'il a accroché par dessus des images de magazine, sans oublier les nombreuses photos de nous, il les accroche, les décroche, les scotch etc.. On a eu l'idée de lui ramener un rouleau de scotch double face, quel cadeau, il était heureux. Effectivement, ça évitait de voir les gros badigeonnages de scotch  à droite à gauche.. alors je l'ai aidé à placer les photos, je l'ai conseillé, et on a partagé ce moment dans la joie, il me disait "ah oui tu as raison, tu as eu une sacrée bonne idée" . 

Et puis après, j'ai vraiment eu la sensation de me rendre utile pour lui, de prendre davantage soin de lui. 
Il y a toujours un espace ajouré sous la porte, espace qui l'angoisse profondément car pour lui, ce dernier est source de courant d'air, et qui dit courant d'air dit --> envie d'uriner toutes les cinq minutes. On lui avait apporté un boudin de porte, mais... il n'était pas assez long, alors il avait prit les deux cartons de son carnet de coloriage et... en avait mis un de chaque côté de la porte. Bien sûr ça ne tenait pas.. et il essayait d'enfoncer des punaises dans la porte et  était en train de faire une bonne dizaine de petits trous...  Voyant qu'il avait du mal à faire ce qu'il voulait, je lui ai tout de suite proposé mes services (grande bricoleuse que je suis j'ai vite arrangé ça). Il m'a laissé la place sans hésiter et j'ai alors commencé à arranger ses bouts de cartons, à les couper,  les fixer avec le double face, et avec sa fameuse punaise, tout en limitant les trous dans la porte (désolée pour l'EHPAD, mais la sérénité de mon papa en dépendait ;)) 


Ces petits moments ne sont peut être plus grands choses par rapport aux moments de complicité que je pouvais avoir auparavant avec mon père. Mais  à présent ils sont tous ce qu'il y a de plus précieux.

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C
Qui aurait cru qu'un bout de scotch, un carton et une punaise aurait pu déclencher un bonheur fugace ?
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A
Tu as raison il faut profiter de chaque moment de bonheur, même le plus petit, même le plus infime. Parce qu'avec ce type de pathologie tout peut basculer en un dixième de seconde. Alors profitons du bonheur
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